TAEKWONDO SW
À l'entrée du quartier de La Castellane, dans le 15e arrondissement de Marseille, les cris des jeunes pratiquant les arts martiaux résonnent depuis le local de taekwondo des South Winners. Le logo du virage Sud, en orange mécanique, est fièrement affiché à l'entrée. À l'intérieur, anciens membres de l'équipe de France et jeunes recrues s'entraînent côte à côte. Une trentaine de filles et garçons participent à la session dirigée par Karim Aoudja, ancien athlète de haut niveau devenu entraîneur et président du club depuis vingt-six ans. Ce mois-ci, quatorze de ses combattants sont partis à Albi pour un tournoi international et sont revenus tous médaillés, permettant au club de décrocher la deuxième place au classement général. Ces succès nourrissent de grands espoirs pour les championnats Paca, avec en ligne de mire une qualification pour les championnats de France.
Cap sur Los Angeles Le club ne manque pas de talents prometteurs, à l'image d'Aya Gouzmir, couronnée championne de France dès son adolescence et désormais pressentie pour les Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Charismatique et pleine d’humour, Aya, qui allie ses études de médecine à sa carrière sportive, n’hésite pas à bousculer les idées reçues. Récemment, elle a été sélectionnée pour les demi-finales du concours Miss et Mister Jeunesse France, prévu en janvier, un événement sans critères stricts de poids ou de taille.
Avec pour devise "Rien n'est impossible, tout est compatible", Aya montre qu’une sportive de haut niveau peut également évoluer dans le monde de la mode sans se plier aux stéréotypes qui veulent que les femmes pratiquant un sport de combat soient perçues comme "masculines".
« J'ai voulu prouver qu'on peut être à la fois sportive et féminine », explique Aya, qui a débuté le taekwondo à l'âge de six ans. « On me disait souvent que je paraissais trop masculine à cause du sport que je pratiquais, alors j’ai décidé de montrer que mon côté féminin pouvait aussi s'exprimer en participant à des concours de beauté. » Parallèlement à cela, elle continue d'accumuler les victoires sportives, ayant déjà décroché des titres nationaux et internationaux en taekwondo : championne de France à 12 ans, puis vice-championne à 18 ans. "C'est un modèle pour les jeunes du club et du quartier", confie Karim Aoudja.
Déjà élue Miss Corse en 2019, Aya bénéficie du soutien indéfectible des South Winners. Fondé en 2012 par des supporters de l’OM sous l’impulsion de Rachid Zeroual et Karim Aoudja, le club était initialement situé à La Belle de Mai, où il visait à développer les arts martiaux pour les enfants des supporters. « Les Winners sont certes connus pour leurs tifos, mais ils font aussi beaucoup pour la jeunesse », précise Karim.
Engagement social et excellence sportive Fort de son succès croissant, le club a déménagé à La Castellane, grâce au soutien du centre social. Karim insiste sur le rôle social du club, avec des initiatives qui visent à offrir aux jeunes une alternative à la rue. Mais au-delà de l’aspect social, le SW Taekwondo s'est surtout illustré par ses résultats sportifs, formant des champions aux niveaux régional, national et international, tout en développant des formations en arbitrage et en encadrement grâce aux contrats civiques.
En 2024, le club sera l’hôte de la Coupe de France minimes, organisée à la salle Vallier de Marseille, à quelques jours seulement de l’arrivée de la flamme olympique dans la ville.
Bien connus des fidèles du stade Vélodrome, les South Winners ne sont pas seulement un groupe de supporters de l'OM, mais également un club de taekwondo performant, engagé dans de nombreuses actions sociales.
Lorsque l’on parle des South Winners, la première image qui vient en tête est celle de leurs supporters passionnés. Pourtant, ce groupe est aussi associé à un club de taekwondo qui affiche d’excellents résultats au niveau national. En témoignent leurs performances lors de l’Open national organisé à Aix-en-Provence par la FFTDA, mettant à l'honneur le taekwondo contact.
Le club y a fait forte impression avec 18 combattants en compétition, décrochant un total de 11 médailles d’or (Kaïs, Antoine, Meriem, Matthéo, Lina, Chemsi, Alexandre, Wahel, Nafissatou, Habib et Lamiss), 5 médailles d’argent (Kaïsha, Yasmine, Hannaa, Syrine et Izao) et 2 médailles de bronze (Beyram et Otis). "Ces résultats nous ont permis de décrocher la première place du classement national par équipes", a précisé avec fierté Karim Aoudja, le directeur technique du club. "Nos champions ont brillamment porté les couleurs du club, des Winners, et bien sûr, de Marseille."
Le club ne se distingue pas uniquement à l’échelle nationale. Quelques semaines plus tôt, il avait accueilli la Coupe de France minimes à la salle Vallier, sous l’égide de la FFTDA, rassemblant environ 400 combattants et 2 000 spectateurs. À cette occasion, deux médaillés olympiques étaient présents, et Ayoub Bouanani a remporté l’épreuve tandis que Mama Drame a obtenu une médaille de bronze, ce qui a ravi la présidente, Khalasse Zalaghi.
Un engagement social marqué
Cependant, le club ne se limite pas à l’aspect sportif. Les jeunes ont eu l’opportunité de participer à l’accueil de la flamme olympique à Marseille, ainsi qu'à la préparation d'un tifo pour l’arrivée du Belem dans le Vieux-Port.
Le club a aussi offert à 100 enfants de quartiers comme La Castellane, le Plan d’Aou ou La Viste, la chance de partir en vacances à la Grande-Motte pendant une semaine. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de 3MTKD, un club partenaire, ainsi que des supporters de l’OM qui ont mis à disposition des bus et des chauffeurs pour assurer leur transport. "C’était un immense honneur de mettre en lumière le travail remarquable mené dans ces quartiers, souvent peu reconnu malgré la qualité de leurs actions," confie le club.